Marche

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Lyrics

On peut plus vivre les uns contre les autres
 Alors, oui bien sûr, il y aura des obstacles, y aura des difficultés
 Mais pas à pas, rue après rue, ville après ville
 On va conquérir le cœur des Français
 Et on va lui faire prendre conscience que son visage a changé
 365 jours, c'est la merde de mars en mars
 Abusé et capuché, tu peux m'trouver dans la Marche
 Là où ça parle en black-blanc-beur, même en chinois
 Parmi ceux qui mangent des pâtes sans beurre, depuis six mois
 Entends-tu les battements d'cœur, les fragments d'pleurs
 De ceux qui comptent plus sur la chance ni sur leurs deux pieds
 Violence raciale, policiers, cartes de séjour
 C'est nous qui faisons la France, personne m'écarte de ces tours
 Tu piges
 De mon vocabulaire, j'ai effacé "abandonner"
 C'est marche ou crève, moi, mes rêves font d'la randonnée
 Étant donné qu'on a tant donné depuis tant d'années
 Perdu tant, des dents, d'l'argent, finir condamné
 C'est pas c'que j'souhaite, même si nos rêves sont encerclés
 Dépouilles ensanglantées sur les sentiers d'la liberté
 Dans la rue des millions, traités comme des chiffons
 Si l'amour est aveugle, l'État doit être Cupidon
 Lampedusa, j'regarde la télé' l'air médusé
 Né du mauvais côté d'la Méditerranée
 L'espoir fait mourir, toute ma famille s'est noyée
 Au fond d'la mer, tant d'vies broyées, j'rêve d'avoir les papiers
 Casanegra, combien tueraient pour faire l'oraq
 Carte de séjour, j'avais quatre piges, dans mon anorak
 Les anciens font preuve de courage, '83, la Marche
 Une bouée d'sauvetage, coincé, mes rêves sont partis au large
 Bizarre, en première ligne quand il s'agit de la misère
 On appelle ça des balivernes quand les arabes se manifestent
 C'est minable, atroce combat, on marche le torse bombé
 C'est con, mais vous n'pouvez rien contre la force du nombre
 On fera passer nos idées, quitte à fracasser les vôtres
 On soutiendra les nôtres juste pour agacer les autres
 1983, la machine est en marche
 Il suffit d'une carte de séjour pour qu'les racistes s'emballent
 Ma France, je t'aime, mais toi, tu ne m'aimes pas
 Quand j'viens vers toi, parle-moi, ne me repousse pas
 Marchons main dans la main, dis-moi c'qui n'va pas
 Tes enfants te pardonnent, ne l'oublie pas
 Bataille pour nos droits, parce que ça caille sous ton toit
 Nos votes, dis-moi, ils servent à quoi, elles sont comme muettes, nos voix
 Donc je marche pour qu'tu me voies, et te souviennes à jamais
 1983, les Minguettes, plus jamais
 De Tolstoï à Gandhi, de Gandhi à Luther
 De Malcolm aux Minguettes, les frères s'inspirèrent
 Marche des Beurs, marche des frères, marche des sœurs
 S'ils en ont marre des nôtres, ils en ont marre des leurs
 Car, ici, c'est chez nous, god damn, c'est notre putain d'pays
 Depuis qu'j'suis petit, ma mère paye, paye, paye l'pays
 De la Marche en '83 aux émeutes en 2005
 La rage ne fait que dormir, un espoir en demi-teinte
 S.O.S. drogue, S.O.S. school
 S.O.S. taf, comment tu veux qu'on reste cool
 S.O.S., ça veut dire: "ce soir on sort"
 On en a tellement rien à foutre, que ce soir on s'shoote
 Et l'heure est grave, frérot, l'heure est grave, gros
 La politique fait que d'la merde, demande à Serge Dassault
 Au fait, me récupère pas, je suis irrécupérable
 Depuis l'époque où ils m'disaient "Disiz, il paraît qu'tu pe-ra"
 Quand commencera notre histoire, commencera notre ie-v
 Ado à la dérive, mon seul radeau fut ma sœur adoptive
 Ma meilleure amie porte le foulard, plus jolie que ces filles peinturlurées
 "Laissez les gens vivre leur religion", j'ai envie d'partir l'hurler
 C'est qu'on te juge du regard, pas grave sista'
 D't'façon, y a pas plus ringard que le raciste
 Ces théoristes veulent faire taire l'Islam
 Quel est le vrai danger, le terrorisme ou le Taylorisme
 Les miens se lèvent tôt, j'ai vu mes potos taffer
 Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo
 Je marche, je pense, je crie, je pleure
 J'apprends, j'avance, je vis, je meurs
 Comme toi
 Avec des rêves plein le cœur
 Je suis né ici, j'ai grandi ici
 Je veux construire aussi ma vie et ma famille
 Comme toi
 Tu veux avoir aussi le droit
 Comme toi, des rêves plein la tête, ton âme est vide sans nos poches
 Pas le même combat, donc on fonce quand l'État nous stoppe
 Ces cons cultivent l'indifférence sur la différence
 Mais qui ose me parler en France de l'égalité des chances
 On n'raye pas une façon d'vivre avec un stylo
 Un stylo n'aspire pas au respect avec des gyro'
 Depuis quand la liberté a t-elle une couleur
 On marche la tête haute, même s'ils ont menotté notre bonheur
 Génération Zidane, Black-Blanc-Beur
 La France en a eu peur, c'était qu'un battement d'cœur
 Un élan, une dynamique, aberrant
 Qu'ce soit au FN, après ça, qu'on compte le plus d'adhérents
 J'ai vu la France pencher
 La Marche des Beurs de '83 fonctionna la gorge tranchée
 La paix n'est pas morte, elle ne sommeille même plus
 Et au fond des regards, on n'voit plus que des "j't'aime plus"
 On m'a dit "aimez la France ou quittez-la"
 "Pour vous représenter, on a mis des Rama Yade et des Fadela"
 "Pourquoi vouloir une bibliothèque dans vos favelas"
 "Tenez, un terrain d'foot, vous deviendrez tous des Benzema"
 J'sais qu'c'est mort, v'là l'schéma
 Ils veulent me faire croire qu'ma couleur de peau c'est de l'eczéma
 Puis ils s'étonnent que les jeunes ont la rage
 Ce soir, mon rap n'est pas un cul-de-jatte, il est prêt pour la marche
 J'rappe la marge, les peurs, j'crache, j'balafre les 'siques
 Marche des Beurs, révolution paraplégique
 La haine dans les cœurs, les plaies cicatrisent mal, logique
 Les armes font les chœurs, en couille ça part, comme en Égypte
 Qui gagne à la fin, à qui ça profite
 J'hésite entre les coups et les cris, les pleurs, j'évite
 J'crie cette génération fière et sacrifiée
 Frère, à qui faire confiance, ma 'sique est scarifiée
 On a marché sur la ville quand le pays semblait sourd
 Résultat amer, c'est la vie qui a marché sur nous
 On nous oppose terroir et guinguette
 Comme s'il y avait que des terroristes qui ont émané du fond des Minguettes
 Levant le drapeau, non pas pour le défier
 Ils s'en sont méfié, n'ont retenu que les keffiehs
 Nos combats assimilés à de graves délits
 Quand des philosophes de merde, aigris, nous vendent des livres
 Ou des ouvriers piégés en boîte avec du gaz
 Si on fait la même, j'te dis pas, c'est le RAID qu'ils nous envoient
 Des gens peuvent saccager les biens publics
 Nous, pour 100 francs ou 200, vive la République
 C'est dingue, ils nous concèdent rien de noble
 Des émissions d'actu' pourries de la haine font le socle
 Quel nom prédestiné "TNT"
 Toutes nos illusions d'unité dynamitées
 Moi aussi j'suis un marcheur
 La France c'est comme une mobylette
 Pour avancer, il lui faut du mélange
 

Audio Features

Song Details

Duration
06:39
Key
4
Tempo
89 BPM

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